Journal de Waylander

Nous sommes le... oh et puis tant pis pour la date. Ce n'est pas l'important de toute manière.

Cela fait bientôt une semaine que j'ai rejoins l'équipage des Steamulants et on peut dire que je ne me suis pas ennuyé entre le balais, les entraînements et tenter de comprendre le reste du groupe.

En parlant de ça, j'ai du mal à comprendre la plupart des gens. Une première pour moi. Je peine à adopter la bonne attitude à leur égard.
Rien que pour l'exemple, l'une de ces personnes se nomme Karmïn, j'ai quasiment tout essayé : J'ai tenté de faire le mur froid sans expressions, le sarcastique ainsi que le conciliant.
Rien à faire, c'est comme si elle n'aimait personne. Pourtant il faut que je continue, que je creuse et que je réussisse à trouver une brèche.

J'ai d’ailleurs parlé avec elle et chose rare, sans doute à cause de l'alcool, je lui ai raconté d'ou je venais et ce que j'aimerai voir. Autant dire que cela ne doit pas se reproduire : Je n'ai pas fait tout ce chemin pour déballer mon sac à la première venue, aussi je garderai ce carnet près de moi.

Le monde brûlera.

Nous sommes le 10 Fraouctor et je constate encore une fois avec ironie comment une existence peu basculer du jour au lendemain.

Je me demande ce que Eldred a pensé à ses derniers instants, quelle a été sa réaction, a t'il crié grâce? Ou a t'il affronté la mort avec courage?
Cette question me taraude... Je devrais demander à Karmïn (oui encore elle) quelle réaction il a eu face à sa propre fin...

Tout cela étant, les répercussions risquent d'être grande, je sens la tristesse du côté des Memoria... Tristesse qui se transformera sans nul doute en colère... Qui elle même donnera naissance à une vengeance.

A dire vrai, se balader en insigne de Steamulant va bientôt devenir mauvais pour la santé selon moi, je sens que je vais devoir reprendre ma vieille cape. Bien sur je reste fidèle à l'équipage et frapperait si il le faut mais je ne prendrai pas de risque inutile seul.

En me relisant je me trouve très optimiste, après tout, qui me dit qu'ils ne vont pas trouver un terrain d'entente...?
Mais de nombreux exemples à travers l'histoire ont prouvé que non, les Hommes aiment se battre.

Heureusement pour les gens comme moi après tout.

Le monde brûlera.

/HRP Suite à certaines délibérations, cette ajout du journal ne serra pas pris en compte.

Bonjour.

Après tout je parle bien à mon arbalète alors pourquoi pas dire bonjour à mon carnet hein?

Bon sinon qu'est-ce que je peux dire?

Ah oui.

Demain je pars, j'ai raconté à certains que mon père était mort, mais je n'ai plus de famille.
A d'autres que je partais pour m’entraîner ou encore explorer.
Mais toutes ces raisons sont fausses, je ne sais pas vraiment pourquoi moi même à vrai dire.
Peut-être que j'ai besoin de changer d'air un moment, beaucoup de choses ont changé dans ma vie: je ne marche plus seul par exemple.
Peut-être qu'en disant cela je me mens à moi même.
Mes mensonges seraient donc devenus si... omniprésent dans ma vie?

A y réfléchir, oui. Je mens comme je respire, je change de visage à volonté, je dissimule, je trompe.
Récemment, j'ai repoussé une femme, Xiane, qui me draguait, sans doute pour me corrompre. Quoi qu'il en soit je n'ai rien ressentit alors qu'objectivement je pense qu'on peut dire qu'elle est belle, très belle. Je l'ai repoussé alors que je ne ressentais rien, un grand rien. Un vide immense, je le visualise comme un puit sans fond qui remplace mon coeur.
En fin de compte... je ne suis sans doute qu'une coquille vide qui se donne des airs...

Ce que je viens d'écrire m'a fait réfléchir.
J'ai besoin d'évacuer tout cela.
J'ai décidé de consigner mon histoire, la vraie, dans ce carnet.
Si quelqu'un le découvre peut-être m'exposerai-je à quelques ennuis, tant pis, ce sont les règles du jeu.

Allons-y.

Je suis né il y a vingt-sept années de cela. La nuit d'un froid mois de Descendre alors que la neige tombait. Étonnement je me souviens de quelques images de ma naissance: le feu qui crépitait dans la cheminée, ma mère qui me tenait dans ses bras, allongée dans son lit. Éreintée mais heureuse de me voir.
Mon père, le visage grave, ses longs cheveux cascadant jusque ses épaules me regardait. C'est l'image la plus nette que je garde ce jour, un regard sombre et strict qui semblait me jauger.
Sans doute avait-il déjà flairé la mauvaise graine que j'étais.

Ma famille était aisé, même très aisé. Nous habitions le boulevard de la Sainte Eau D'orée, réputée pour ses riches demeures, ses nobles froufroutants de turbans ainsi que ses pauvres gens qui mendiaient, loin de toute cette richesse.
On peut dire que j'eu une enfance heureuse au moins jusque cinq ans. En effet, alors que les autres enfants apprenaient à parler vers trois ans, moi je me complaisait dans un silence total. Tant et si bien que mon frère âgé de deux ans de moins que moi avait appris à discuter avant moi.
Mes parents désespéraient de me voir clore ainsi la bouche, et ma mère redoublait d'attention avec moi. Mon père lui, fit appeler plusieurs spécialistes des quatre coins de ce monde.
Tous en vinrent à la même conclusion, je n'étais pas bête, les test qu'ils m'avaient fait passer prétendaient même le contraire, je pouvais dès quatre ans, lire, écrire, compter et calculer des choses que de nombreux adultes auraient qualifiés d'ardus.
Simplement, je refusais de parler.
Sans doute, aurait-il mieux valu pour tous que je reste silencieux.

Mais, car dans toute histoire il y a un "mais", je me mis à parler. Nous étions pîle en Descendre, le jour de mon anniversaire, j'allais avoir sept ans, l'âge de raison dit-on souvent.
La famille était au grand complet, les gens riaient, ils finissaient par accepter sans doute le fait que je ne parlais pas. Un serviteur alluma à ce moment un feu dans la cheminée, j'aimais regarder les flammes prendre vie et lécher le bois disposé dedans. J'aimais ce rituel ordonné, le serviteur craquait une allumette, la jetait sur le papier au dessus du bois et... rien ne se passa.
Rien.
Le feu ne partait pas, ne prenait pas.
L'homme, embêté, fit alors quelque chose que je n'avais encore jamais vu. Il prit un soufflet et, tout simplement, souffla sur les braises au fond. Fasciné, je vis les flammes monter au fur et à mesure de son travail éreintant, et bientôt, le feu était là, plus fort que je ne l'avais jamais vu.
Je du rester un moment ainsi, hébété car les gens présent se demandaient ce que je pouvais bien faire. Me rendant compte de ça, je fus gêné.
Je détestais être au centre de l'attention et là tout le monde me regardait.
Poussé sans doute par la colère sourde qui m'étreignait alors je prononçait mes premiers mots.
"Maman, c'était qui le monsieur au grand chapeau à qui tu faisais un câlin l'autre jour?"

Un silence lourd accueillit mes première paroles.
Tout le monde se regardait froidement, tout le monde m'avait oublié.
Le monsieur au grand chapeau était l'associé de mon père en affaire, ainsi que son ami, et là, il venait d'apprendre que son ami était l'amant de la femme qu'il aimait.
Personne ne parlait, et moi, sans que personne n'y fasse attention, je descendit de ma chaise et alla tranquillement dans ma chambre.
Et alors que je fermais la porte derrière moi, j'entendis soudain un crie de colère, puis le bruit d'une claque, la rumeur de gens qui se disputaient, des chaises qui tombaient, des couverts qui valsaient...

Comme le soufflet, j'avais soufflé sur les braises de la discorde qui couvait dans ma famille, déchaînant un brasier.

Ma main se fatigue, et je n'ai bientôt plus d'encre, je reprendrais l'histoire de ma vie plus tard.

Cela fait un moment déjà que j'ai commencé mon récit.
Ainsi juché sur un des versants du canyon, je poursuis l'histoire de ma vie.

J'avais donc sept ans lorsque je parlais pour la première fois... et l'effet qui en découla fut assez violent...
Ce fut aussi le jour ou mon père cessa de me parler.
Non pas qu'il me parlait énormément, "bonjour" , "bonne nuit", " Comment vas-tu?" étaient le strict minimum, mais là, plus rien.
Et ça ne s’arrêtait pas là, il allait jusque ignorer mon existence. Nier l'existence de celui qui avait en quelque sorte détruit sa vie.
Mon père était un homme fort, clairvoyant mais soucieux de préserver son image. Il ne quitta pas ma mère, ni ne coupa les ponts avec son associé. Simplement, il ne dormait plus jamais avec ma mère, ne lui parlait plus non plus, n'apparaissait avec elle que lorsque c'était nécessaire.
Le seul être à qui il semblait faire attention était mon frère cadet, tout ses espoirs déçu qu'il avait placé en moi pesaient désormais sur les épaules de mon frère.

Et moi, je m’entraînais.
Ma verbe était mon arme, ma discrétion mon bouclier.
Partout ou j'ouvrais la bouche, les gens s'énervaient, se reprochaient des choses vrai ou non, ce n'étaient pas ça l'important, ils se battaient.
Cependant, mis à part mon père, personne ne faisait attention à moi.

Je passais mes journées enfermé dans la grande maison, lisant, m’entraînant à l'arc ou semant la discorde parmi les domestiques. Mon teint blanc, ma taille et mes muscles faisaient l'objet des railleries constantes de ce prince qu'était mon frère, plus costaud et grand malgré notre différence d'âge.

Cette vie morne continua jusque l’âge de mes dix-sept printemps.
Ce jour là j'avais comme d'habitude poussé à bout un domestique ( ce n'était jamais les mêmes, les pauvres ne duraient pas longtemps... ) , cependant celui-ci se releva moins endurant que je n'osais l'espérer.
Il se pendit au lustre dans l'entrée principale.

Inutile de dire que tout cela fit un grand remue ménage, ma mère était en pleur, mon frère hébété, les domestiques paniqués.
Et mon père... mon père.
Il avait les yeux injectés de sang, les traits tirés, ses cheveux décoiffés, grand, maigre, terrible.
Il me cracha ces mots.

"J'ai honte de toi, honte de ta vie, honte d'être ton père. Tu as détruis la vie de beaucoup de gens! Tu ne mérites pas d'être mon fils! Jamais tu n'aurais dû naître! Tu es une erreur!"

Il avait crié tout cela, et comme dix ans en arrière, le soir de ce fatidique anniversaire, le silence était complet.

Il parla alors d'une voix glaciale.

"Va t'en. Je te renie. Tu n'es pas mon fils, tu ne l'as jamais été."

C'est là que commence l'histoire de Waylander et que s'arrête celle de Dakeyras.

Ce soir pas d'histoire sur ma vie passée, seulement celle présente.

Nous sommes le 22 Septange, et beaucoup de choses ont changé.

Quelqu'un sait qu'un certains Dakeyras a existé, et qu'il vit encore d'une certaine manière car cette personne sait que c'est moi.

Puis-je dire que cet enfant que j'ai été est toujours celui que je suis maintenant?
Ou bien, comme je le pensais jusque maintenant, ce Dakeyras a disparu, n'est plus qu'un étranger pour l'homme que je suis devenu.

Je ne sais que penser... elle connait Dakeyras... elle me trouble. Waylander s'effrite, mes repères bien à moi aussi. Je ne me doutais pas que rejoindre l'équipage me conduirait jusque cet instant, celui ou la majorité des êtres Humains se découvrent des "sentiments" pour quelqu'un. Le brouillard que je vois autour de mon corps n'est plus causé par ce que je fume, je nage dedans à la recherche de quelque chose, qui n'est sans doute pas loin.

Plus j'y pense et plus je m'y enfonce: peut-être est-ce le cas des autre membres de l'équipage...
Peut-être que tous, sont à la recherche de quelque chose.
Peut-être que je ne suis pas seul.

Peut-être qu'en fin de compte, mes mensonges me permettent de prendre du recul.
Du recul par rapport à ce que je cherche.
La vérité.

Nous sommes le 11 Novamaire et,

Ça va mieux.
Je relis mes écrits précédents et je ne peux m'empêcher de me trouver ridiculement niais.
"Elle me trouble" , plus maintenant en tout cas, j'ai réussi à la descendre de son podium, inintéressante, banale, voilà ce qu'elle. Comme tout ces gens qui cours et qui cours après je ne sais quoi.
Si ils cherchaient le bonheur, ils arrêteraient de se battre.
Si ils cherchaient le contraire, ils arrêteraient de se plaindre.
Ce que veulent les Hommes au final, c'est ce qu'ils n'ont pas.

Mais moi ce que je veux, je ne l'ai plus.

Nous sommes le 25 Novamaire.

Tandis que j'écrit ces lignes, je repense aux évènements de cette semaine.

La mort de Gariden en premier.
Non pas que je le connaissais, mais je pense plutôt aux conséquences de cette mort.
En premier lieu l'apparition de ce qui semble être son petit-fils, un iop, comme lui. Tout a dérapé lorsque, comme d'habitude ma grande bouche s'est ouverte quand il ne le fallait pas, enfin, cela est relatif.
Toujours est-il que la réaction de ce iop lorsqu'il apprit que son grand-père (?) était mort fut pour le moins explosive. Celui-ci, en colère, s'avançait dangereusement, et vu son expression, ce n'était pas pour faire ami-ami. Cependant, je m'étais déjà esquivé, laissant les pulsions de ce iop se répandre sur quelqu'un d'autre. Et cet autre, c'était Albynn.

Je n'aime pas Albynn, pur, trop pur, candide, imbécile, toujours à se fourrer dans des situations étranges et pour la plupart blessantes. Pourtant, au lieu de faire ce que je faisais toujours: retourner les gens les uns contre les autres.
Je l'aida, au grand déplaisir de l'intégrité de mes côtes.

Alors que cette brute se laissant guider par ses émotions levait son poing, je lui lançait une casserole. Son attention détournée par ma petite personne, je l’entraîna dans le laboratoire, exhortant Albynn à fuir. Cet imbécile me suivait, je claqua la porte au nez de l'homme, mais sa force étant plus grande, je ne tint pas longtemps. Titubant, je ne pus qu'esquiver la lourde hache qu'il s'empressait d'abattre sur moi. Je couru vers la sortie, mais Albynn, plus lent était derrière. Nous étions à cet instant quatre à être aligné, moi, Albynn, un sacrieur et le iop à l'autre extrémité. Ivre de colère, cherchant sans doute vengeance dans le meurtre, il projeta sa hache de toute ses forces. Albynn eu le temps de plaquer au sol le sacrieur.
Moi, je me disais que j'aurai peut-être du écrire un testament tandis que Albynn de sa voix si ridiculement aiguë pour un homme criait le nom que je porte.

J'était dans ce genre de moment ou l'on se sent étrangement calme alors que la mort est toute proche, et que son souffle fétide se répand jusque nos narines.
Je ne cria pas, non pas par courage ou résistance, je ne suis malheureusement pas de cette trempe, mais la douleur était venue avec une telle brusquerie et si intensément que mes poumons ne purent que recracher l'ensemble de l'air disponible à cet instant.
J'entendis Albynn, murmuré des mots de soins. Comme je le hais... même en ayant vu qu'il ne représentait rien à mes yeux il continu de m'aider.
Je vis Senecka m'empoigné.
Puis, ce fut le noir.

Senecka m'a sauvé, mais je ne me sens pas redevable. Surtout après ces menaces, qu'il prodigua à l'encontre de l'équipage. Il dit qu'il pouvait faire tomber pas mal d'entre nous.
Pakun était là lui aussi, je sais que si Sen' menace des proches de Pakun encore dans l'équipage, il bougera. Mis à part nous trois, personne n'est au courant.
L'équipage est très contesté, beaucoup remettent en question les capacités d'Hélios, ils disent que Nollyra n'en fait qu'à sa tête.

Je garde cela pour moi. J'exploiterai une faille si telle occasion se présente.
Mais je reste fidèle à l'équipage...

[JE T AI SOIGNÉ AVANT QUE SENECK T'EMMENE, CORNICHOOOOON!
Vive le flood ._. Mais je boude ._. Screugneugneu rontudju et na
et j'retirerais mon mayssage qu'apres rectification et tu peut pas dire que je t'ai pas soigne J AI LES SCREEN!

*aime pas qu'on oublie les BA de byby, na*]

[Edit apres reponse: j'aurais supprimé si t'avais corrigé et pas posté a la suiteuuuu!
retire ta réponse et je retire ma remarque!]

[Tu me dégueulasses mon journal D: ]

*ces quelques mots écrits rageusement*

Ne comprennent-ils donc RIEN?

Les événements semblent s'enchaîner sans arrêt, a un rythme trépident mais cependant toujours aléatoirements. Un nouveau capitaine qui nous était encore inconnu il y a quelques mois: n'importe quoi. Des gens qui croient en moi, allez savoir pourquoi. Les gouvernements se succèdent mais se ressembles, tous plongent dans une sorte de folie meurtrière, une rage impossible à épancher. Les coups de couteaux dans le dos se font fréquents. La neige, ne va pas tarder à tomber, les routes vont geler, et pourtant, les tensions s'échauffent, n'ont jamais été aussi virulentes, cassantes. Tous plaident une cause différente et pourtant tous ont Folie pour point commun.
Pourtant.
Nous sommes,
Des Hommes.
Pourtant.
Là ou les vents capricieux nous mènent,
L'équipage reste le même.

Pourtant.

9 Descendre.

La pluie tombe, encore, et encore. Elle tombe sans s'arrêter comme si les dieux eux-même avaient pitié de nous. De nous, hommes, femmes, enfants, steamer et autres. De nous, que nous soyons pirates, gardes, rois ou simple roturier. De nous, mortels, qui nous entre-déchirons pour quelques frontières.
À commencer par Bonta. Bonta la blanche, gouvernée par une dictatrice, au milieu d'un conflit hors normes. Personne ne sait qui l'a déclenchée, même pas les intéressés.
La langue de bois qu'ils appellent ça.
La plupart pensent que c'est à cause de la nation ennemis naturellement. Mais d'autres, plus sadiques, plus torturés, imaginent que les albinos en sont la raison.
Albinos... Albynn... Rien qu'à voir sa tête, encore plus servile et douloureuse que d'habitude, je peux déduire qu'ils sont nombreux, ou en tout cas, puissants et qu'ils n'hésitent pas à agir.

J'ai parfois honte de ce que je suis, c'est vrai.
Mais je ne torture pas inutilement et sans raisons un gamin.
Aussi candide, ennuyant et faible soit-il.

Je suis un pirate, c'est vrai.
Je suis sencé être le mal, une image que les mères invoquent pour menacer leur enfant.
Mais, malgré tout, je me sens plus près de cette notion relative et manichéenne qu'est le bien que n'importe quel gouvernement en ce moment.

Au milieu de ce déluge, Phoebe me manque.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

"Pourquoi ce masque?"
m'a un jour demandé une femme. Je lui ai répondu:
"Un masque permet d'être qui on veut, quand on veut. Un masque protège mieux que tout autre casque. Avoir un masque c'est être un acteur à sa manière."

Je pensais la tempête belle et bien finit.
Mais nous n’étions sans doute qu'au coeur du cyclone.
Car maintenant, le tonnerre se remet à gronder, bien plus fort. Et pour une fois, il menace de me toucher de plein fouet.
Albynn...

Il est tel un enfant qui tenterait d'apprendre à courir, y mettant toutes ses forces, tout son savoir. Mais il est condamné à marcher, à marcher au milieu de la foule oppressante. Cette foule anonyme qui n'hésite pas à juger au premier faux pas.

Et Albynn...
Il ne fait que ça, des faux pas.
Incapable de protéger, de se protéger.
Incapable d'être heureux.
Incapable de se faire oublier.
Incapable.

Il vend des informations au gouvernement de Brakmar, tandis que Dosuno déterre des ennemis.
Vaëlya nous a quitté.
Sara s'enfonce dans sa folie.
Chield est entrain de débloquer.

Et moi je me cache, je doute.
Je doute du fond de la tombe de mon enfance,
Qui boude et se contracte encore,
Du fond de mon désert présent.

Je doute.

Waylander, le 19 Descendre.

"plic", "ploc", "plic", "ploc"...

Ainsi adossé au mur de la prison de Sufokia, cigarette au bec comme d'habitude, à attendre que Pakun puisse se fabriquer une lime et ainsi s'échapper de sa détention, je peux réfléchir à mon aise. Seul avec moi même.
Nowel est passé, les enfants ont eu leurs cadeaux, ils sont heureux. Hanzaï a pensé à moi...
J'imagine que certains pensent à moi.
Kryster est réapparu. Il m'a parlé du vieux qui s'impatientait. Cela fait plus d'un an que ma quête a commencé et je n'ai même pas pu recouvrer mes capacités d'antan.
Il m'a dit que le vieillard allait bientôt mourir.
Pourquoi m'avoir choisit? Je n'étais pas le plus fort, ni le plus rapide. Juste un bon menteur.
Markäan aurait du être ma place.
Il n'aurait pas du finir ainsi.

Peut-être que... Non.
Il n'y a pas de "peut-être", je ne suis pas libre. Je tuerai Kaito puis...

Je partirais, loin.
Très loin.

Ainsi la boucle sera bouclé. La partie s’achèvera, quelqu'un prendra ma place et tout recommencera, les rideaux s'ouvriront sur une nouvelle pièce.

Kaito est mort. Je me suis assuré qu'il ne revienne plus. L'équilibre du monde est restauré.
Je devrais me sentir heureux, ou du moins, reposé d'avoir accompli ma tâche, mais non. Rien de semblable, les tourments m'accablent plus que jamais.

Volârc est mort. Et c'est de ma faute. Il aimait Soda. Mais Soda elle, en aimait un autre.
Je n'aurais peut-être pas du lui dire... Je suis pourtant mieux placé que quiconque pour savoir la valeur du mensonge et de la vérité.
Il s'est suicidé, un cadavre en plus sur la conscience.

"Il l'aimait". Moi aussi, j'aime.
Certains la jugent inabordable, moi je n'y ai pas crû. Forcément.
Moi qui me surestime sans doute trop.

Les tensions internationales se tassent, et pourtant, je reste stressé.
La paix que je recherche n'est peut-être pas encore pour tout de suite.

Aujourd'hui en ce 29 Descendre j'ai...

Du mal à ma réveiller.
La terre semble geler. Les mains gourdes et endolories je dois cependant sortir, affronter le vaste monde qui me sert de scène avec ce public pas toujours bien attentioné.

Aujourd'hui en ce 29 Descendre j'ai...

L'amulette de Vaë'.
Qui semble vouloir faire une sortie de scène pationante.
J'ai fait mon outré, j'ai haussé,
Le ton.
Simplement, ce n'est qu'au fond de moi que la vérité,
Était.

J'espère que ce sera grandiose.

Aujourd'hui en ce 29 Descendre j'ai...

Un Sennecka menaçant.
Vil serpent celui-ci ne veut pas me lâcher.
Il dit ma pièce bientôt terminée,
Le rideau entrain de tomber.
Mais,
Puisque cette pièce ne peut que finir sur mon décès.
La politique de la terre brûlée,
Ma foi, est une bonne idée.

Il y'a quelques mois, je scandais "Le monde brûlera". Est-ce vraiment ce que je souhaite?
Je ne sais pas. Le vide qui me servait de metteur en scène est bouleversé. Peut-être ne suis-je pas si mauvais.

Aujourd'hui en ce 29 Descendre je me dois un bilan.
Toujours plus de morts dans mon sillage.
Un "amour" déçu.
Pas de situation stable.
Toujours plus de tourments.
Mais aussi,
Des amis,
Une fille adoptive,
Des réponses.

Aujourd'hui en ce 29 Descendre je me dois de faire un bilan.
Car aujourd'hui en ce 29 Descendre j'ai...

28 ans

.

J'ai rompu avec Phoebe.
J'ai quitté l'équipage.

Mes liens avec ces gens ne sont plus qu'un fil.
Tant mieux, c'est ce que je voulais.
Les nombreux complots dans lesquels je suis pris ne pourrons les atteindre.

Je me suis dis qu'après mon départ je devrais laisser ce journal, le brûler voir au moins le cacher. Le donner à Sara peu-être? On aurait bien rigolé.

Mais non, trop de choses sont cachées là dedans désormais. Mes souvenirs, mes secrets, mon histoire...
Mon histoire, je devais peut-être continuer à l'écrire.
Qu'est devenu Dakeyras le déshérité après que celui-ci fut mis à la porte?
Et bien...

Le riche héritier devint donc clochard parmi la foule de pauvres hères anonymes qui peuplaient le boulevard. Il ne nourrissait aucune haine envers son père, ou sa mère, celui-ci reconnaissait sa faute.
Et c'était peut-être ça le pire dans ses actions, il connaissait leurs portées et trahissais donc en toute conscience et sans gênes les principes et valeurs fondamentaux.

Ce trait chez lui ne changea en rien de avant puis après qu'il fut désavoué. Cependant, quelque chose d'autre se transforma.
Faisant désormais parti des plus basses couches de la population il apprit de nouvelles choses: vol à la tire, dissimulation et autre aptitudes discrètes qui aurait du le rapprocher du culte sram car étant encore jeune et malléable, celui-ci resta cependant fidèle à la déesse crâ, choisit des années plus tôt.
Non, sa vision du monde elle, changea, se durcit, pour devenir distante et froide, voir méprisable à l'encontre de ses contemporains. Et c'était vrai, il méprisait ses semblables, ne voyant en eux que des pique-assiettes puants ou des riches ronflants. Il se mit à se haïr lui même, s’injuriant parfois tout seul, se maudissant d'être ce qu'il était.
Et la nuit, il rêvait, il rêvait de voir brûler ce monde inégal, fétide, rongé par la cupidité, la luxure et l'appel du sang. Il se voyait brûler lui même en se tordant de douleur.

Puis il se réveillait, se levait, dans la grise monotonie de son existence, l'homme qui n'était plus Dakeyras vivotait de ses maigres ressources acquises grâce à son don, sa malédiction: la parole.
Il s'était rapidement fait repérer par un groupe de malfaiteurs, qui tirait profit de ses facultés dans les tripots, ou le jeune homme séduisait, jouait la comédie, extorquait facilement de l'argent aux jeunes ou aux plus vieilles désemparées par ses yeux verts pâles et son sourire cajoleur.
De là lui vint son attirance pour le théâtre, car il était un bon acteur lors de ses entreprises et, le temps d'une soirée, pouvait devenir quelqu'un d'autre et oublier ses tracas.

Mais cette existence morne qui dura neuf années bascula lorsqu'une soirée comme les autres, il aborda une femme. Une grande femme, élégante, seule, richement parée, pensant trouver là une bonne prise ils parlèrent. Il joua la comédie comme jamais, se fit passer pour quelques riches aventuriers et quand le moment de tirer l'addition arriva.
Il déchanta.
La femme portait une alliance.
Une alliance qu'il connaissait pour ses délicates ciselures.
L'alliance de son père et de sa mère.
A la vu de son visage défait, sa mère dut alors reconnaître l'enfant apeurée qu'elle eu jadis.
"Dakeyras...?" Murmura t-elle.

Il courait déjà.
Il courait pour échapper à sa mère.
Il courait pour échapper à ses employeurs.
Il courait, et il pleurait.

Il s'écroula, en pleine nuit devant la taverne de Bonta. Désemparé.
Un homme se tenait devant lui, il lui demanda son nom.
Le jeune homme se redressa, se souvenant d'un autre nom maudit et désavoué de sa famille.
Sans aucune hésitation il répondit "Waylander".
Mais à partir de là jusque trois ans plus tard, Waylander ne se souvient que de peu de choses.

Il avait alors 26 années.
Waylander en a désormais 29.

Amnésique, mercenaire puis pirate. Je reste éternellement décalé de ce monde.
Mon histoire n'est pas la pire qui puisse exister, elle reste cependant encore à compléter.

"Parce que le théâtre se doit d'être le miroir du monde qui nous entoure: sombre et sans pitié."
-Waylander

Le carnet se trouve entre les mains d'Hanzaï Sha, sramette.

Ces lignes sont inscrites sur une feuille volante qui sera ensuite mise dans ce journal lorsqu'il sera de nouveau dans les mains de Waylander.

Je passe pour un fou.
C'est difficile à avaler, même pour moi. J'ai du mal à comprendre pourquoi.
Tout ce que je voulais, c'était aider. Moi qui n'ai jamais rien fait pour mon prochain, je pensais que cette capuche pourrait faire le bien. Seulement voilà, je me suis trompé, encore une fois.
Je déclame à qui veut entendre que tous se ressemblent: Pirates, Marine ou Black Out, quelles différences?
Ils me répondent: Nous n'avons pas les mêmes aspirations.
La Marine traite les pirates d'utopistes, le Black Out de fous.
Les Pirates traitent le Black Out de fous, la Marine d'utopistes.
Le Black Out méprise.

Tous se targuent de leurs différences, brandissent leur valeur censée être plus forte que celle du groupe d'à côté.
Les Pirates et le Black Out la liberté: Bah voyons, ce n'est pas en privant celle des autres que vous aurez la votre.
La Marine la justice: Commencez par éviter d'obéir à des gouvernements sclérosés.

Ce sont tous les mêmes, tous des bandes de braillards en armes, près à dégainer à la moindre occasion, et le pire dans tout cela.
C'est qu'il n'y en a pas que trois.
Synesthésie, Steamulants, Milice, Marine, Black Out, Les Sentinelles, même les Disciples d'Otomaï, que sais-je...
Ils ne savent pas discuter, impatients, piaffants de hargne telles des dragodindes en chaleur, puisant leur rage dans le sang, la vengeance, et la luxure.
Car les voilà, les véritables valeurs. Celles qui gouvernent ce monde.

Sang, vengeance et luxure.

Ce monde me débecte de plus en plus.
Ma fin approche.

Je hais.

À bien y repenser je n'ai jamais haï. Je n'ai pas haï ma mère, ni mon père ou même mon frère. Kaito non plus, Albynn pareil, Lucius idem. Je n'ai jamais ressenti le besoin physiologique de tuer, cette pulsion primaire et pourtant si banale provoquée par ce sentiment.
Du moins, jusqu'à maintenant.

J'aime Sara. Je l'aime comme un père, c'est, avec Chield que je considère comme un grand frère , la famille que je n'ai jamais eu. C'est avec eux que le masque peut tomber sans craindre ce qu'il y a derrière.
Mais on a attaqué ma fille. Certains Steamulants y comprit.
Peut importe leurs raisons, c'est MA fille.

Je n'aime pas me battre. Je me répugne moi même.
Mais ce soir, j'huile mon arbalète, je compte mes carreaux et fourbie ma lame. Demain, j'en aurais besoin.
Peut-être que je mourrais dans cette tentative, ma fin serait donc brève et sanglante.
Mais je me promet de laisser une trace sur eux, en souvenir.

Ma retraite se fait tranquillement et sans heurt. Les jours passent paisiblement tandis que je peux enfin faire ce que je cherche depuis longtemps: vivre.

J'ai tout laissé derrière moi, mes armes, enterrées près de la tombe de Markäan, mon journal entre les mains d'Hanzaï, mon souvenir à ceux qui ont croisé mon chemin, mon souvenir pâle et transparent, qui devrait s'effacer avec le temps, ma famille, puissent-ils comprendre mon choix.
Beaucoup doivent me voir comme un lâche, et ils doivent avoir raison. Seul un lâche tournerait le dos à ses amis et sa famille. Je suis malheureusement faible, je ne l'ai jamais nié, sous ce masque oscillant entre froideur et désinvolture selon les personnes, se cache, non pas homme, mais un enfant.
Peureux et timide, celui-ci n'a pas supporté la vue du sang, des morts et de la luxure. Il n'a pas été assez fort. Il n'a jamais été assez fort.
Ses forces se sont envolées avec son nom de famille lors de cette triste journée ou l'on retrouva un domestique pendu.

"Waylander", ce nom d'emprunt, n'est pas une armure, c'est un voile, un linceul. Un voile déchiré, rapiécé de toute part qui laisse peu à peu entrevoir ce cadavre, cette lâche charogne, ce pantin, la brebis galeuse de la famille: Dakeyras.

Mais il est mort il y a longtemps, et bientôt, lorsque le voile disparaîtra, ce sera au tour de Waylander de mourir. Ce posera alors une question, simple, mais existentiel. Celle que l'on se pose vers l'âge de sept ans.

"Qui suis-je?"

Les lettres sont moins bien formées que d'habitude et bien plus hésitantes.

Ma solitude, ma barbe et mes cheveux poussent au fur et à mesure que les jours passent et que mes souvenirs s'effacent.
Je relis parfois les pages précédentes de ce journal et j'ai à chaque fois l'impression de découvrir un inconnu. Ces noms, ces personnes, celles que je décris, me semblent lointaines et leurs visages ne me viennent que difficilement. Mes propres mains me donnent l'impression d'appartenir à un autre, quand à mon visage... je répugne à jeter un oeil dans une flaque.
Cet homme si vieux, au visage dur et asséché par le vent glacial ne peut pas être moi.

Il y a peu j'ai perdu ma cape, envolée, encore ce vent des falaises si traître. Je peste, mes conditions de vie se détériorent encore, à cause de cette perte, mes nuits n'en seront que plus dures. Cependant mes provisions de bois sont encore grandes, je peux tenir.

La calligraphie est encore pire, les phrases sont décousues.

Le bois a disparu, ma hache avec. Je ne sais plus exactement... ma mémoire est défaillante, j'ai l'impression d'avancer dans un corps qui n'est pas le miens.
Je l'avais posée il y a quelques jours pour reprendre mon souffle, puis.... On me regarde, on m'espionne.
Il... je n'ai plus de bois, je ne peux plus me chauffer.
Je suis malade, je ressemble sûrement à.... Ou suis-je?

Si Chield était là... il aurait honte... Sara aussi... ils auraient tous honte...
"Ils".... Trop nombreux, je n'arrive plus à m'en souvenir.

Je me rappelle d'un garçon à Bonta qui courait... Il est mort maintenant je crois...
Puis d'un autre, plus grand, mort lui aussi...
Puis, de moi.... Qui suis-je?
J'étais un acteur, je crois...

Je dois récupérer ma hache. Il me faut du bois, un peu de chaleur... Juste un peu...
Pourquoi les troncs d'arbres ne sont-ils jamais confortables? Celui contre lequel je suis ne déroge pas à la règle. Il faudrait que je demande à W, même si je n'aime pas quand il se réveille la nuit.
Quand à lui... il est là à attendre patiemment, j'aurais peut-être du l'enterrer.

Il s'approche... j'ai moins froid, c'est étrange...
Je me prend à l’appeler.
Il me regarde avec son visage monstrueux.
Il me répond.

Je m'en

La phrase n'est pas terminée, une grosse rayure à la suite.

» BackGround de Waylander
» Journal de Dosuno
» Journal d'Eldred
» Journal de Lesino
» Journal de Tsûlanne.